« Dans ma cervelle je mêle
Salive, pétrole
Il y a l'odeur folle
De l'éthanol
Odezenne - Pouchkine  »

loic bonimare

Loic BONIMARE

J’ai longtemps écrit de la poésie. La découverte des scènes de slam-poésie au début des années 2000 est venue mettre là-dedans une vitalité salvatrice. Il s’agissait de se faire entendre, ce qui est beaucoup. J’ai pris le train en marche, lancé mes propres scènes, animé de nombreux ateliers. Il y eut ensuite le théâtre, pour lequel j’ai écrit à ce jour 4 pièces. Mais le récit – et plus précisément la nouvelle – reste le genre qui me procure le plus de plaisir. Ce qui anime mon travail d’auteur c’est quel que soit le genre la nécessité de la parole, de l’émergence des voix dans l’espace du texte et de la scène.

Le premier texte par lequel j’ai senti que quelque chose se passait pour moi dans l’écriture est né d’un deuil, quand j’avais 17 ans. La mort de Michael avait laissé tout le monde sur le carreau au lycée. J’ai alors écrit un texte court parlant de notre histoire avec lui. Je l’ai affiché au-dessus du coin de hall où on s’asseyait avant. Je l’ai fait pour moi mais beaucoup se sont retrouvés dans ces quelques lignes. On me remerciait. Plus tard, je me suis demandé pourquoi ce pouvoir, cette consolation possible par les mots. Et je n’ai jamais cessé d’écrire.

J’ai eu l’occasion de travailler avec de nombreux publics. A chaque fois j’y suis allé avec un doute tenace : et si ça ne fonctionnait pas cette fois ? Et si l’écriture n’était pas l’outil adapté ? Qu’elle soit de loisir, formative ou professionnelle, j’ai chaque fois remis en question ma capacité à transmettre l’écriture. Mais dès l’instant où le groupe se constitue, une évidence s’impose. Écrire ensemble va être une aventure. C’est une exploration qu’on s’offre tous ensemble. Et dans cette exploration je dispose d’un coffre plein d’outils très ingénieux pour relever les défis.

Publications

Nombreux poèmes dans la revue A verse, Lapsus (Québec), Place de la Sorbonne, de 2010 à 2014

Devant le son et autres nouvelles, L’harmattan, 2017

Devant le son, pièce pour 3 comédiens et un absent, mise en scène Laurent Domingos, 2019

Histoire de l’enfant qui tombe et autres récits possibles, L’Harmattan collection Nouvelles nouvelles, 2021

Tout est plein d’âmes, pièce jeune public (publication en recueil collectif, Festival mondial des arts de la marionnette de Charleville-Mézières 2023)

Le questionnaire d'Aleph

1. Comment l’aventure a-t-elle commencé ? 

Ça a commencé par l’envie de prolonger les rencontres poétiques des scènes-slam en proposant des temps d’écriture accessibles à tous juste avant les soirées pour ensuite les livrer en public.

2. Pensez-vous avoir une réputation en tant qu’animateur ?

Oui, une réputation de bon “entendeur de texte” et d’incorrigible digresseur (le mot étant attesté dès le 16e siècle selon le dictionnaire de Furetière, CQFD)

3. Quel est votre pire souvenir d’animation ? 

Pour la seconde année j’étais invité à faire écrire les stagiaires de l’école de la PJJ à Roubaix. J’y suis allé les mains dans les poches, fort de la réussite de l’année précédente. Je suis passé complètement à côté du groupe, grisé de ma position, sûr de mon coup. On ne m’a plus rappelé ensuite.

4. Quel est votre meilleur souvenir d’animation ? 

Je me souviens avoir été transporté très fort par un texte de Roland il y a quelques années, dans un groupe de passionnés que j’ai accompagné pendant 4 ans. Il s’agissait d’un récit de voyage tel que Nicolas Bouvier aurait pu l’écrire. Mais ce récit était imaginaire et Roland ne connaissait pas Nicolas Bouvier.

5. Quel livre vous a ouvert à la littérature ? 

L’appel de la forêt de Jack London

6. Quel livre a changé votre vie ?  

La Horde du Contrevent d’Alain Damasio

7. Quels sont vos trois auteurs préférés ? 

Antoine Volodine, Virginia Woolf, Sony Labou Tansi

8. Que faîtes-vous quand vous n’animez pas ? 

Je m’occupe de la programmation jeune public et des relations publiques d’un théâtre de la région parisienne, j’essaie d’initier ma fille aux jeux de société malgré ses réticences et je voyage dès que possible.

9. Quel serait pour vous l’endroit idéal, impossible, pour animer un atelier ? 

Il faudrait organiser un stage d’écriture au fond d’un volcan, histoire de sentir comment ça vient de loin, comment ça se matérialise, et comment ça prend tout un tas d’aspects divers.

10. Pourquoi animez-vous ? 

J’aime entendre les histoires des autres. J’aime surtout ce moment où l’auteur d’un texte en atelier se rend compte que ce qu’il vient de lire est “valable”, digne d’être entendu, riche pour tous les autres autour de la table.

Programmation des prochaines sessions en cours, n’hésitez pas à nous contacter pour toute question